Winnie! Winnie! Je me retournai apercevant mon petit frère qui était tombé. Prend ma main du plus fort que tu peux. Je m'efforçais de pousser le vélo mais du haut de mes dix ans ça ne valait pas grand chose. Je pris mon courage à deux mains et je le tirai vers moi de toutes mes forces. Viens on rentre. Mon petit frère ça toujours été ma vie. À la maison, il y avait moi, Jesse et maman, mon père nous avait abandonné lorsqu'on avait appris que Jesse était malade. Et depuis je ne l'avais jamais revu. Mon petit frère avait le cancer, une leucémie et à même à cet âge j'en comprenais toute l'ampleur et je faisais de mon mieux pour être la meilleure grande soeur possible. Heureusement, nous étions bien nantie et on vivait bien malgré tout ce qu'on vivait. Ma mère avait cependant abandonné son travail pour rester à plein temps à la maison. Peu de gens comprenaient ma situation, la majorité me regardait désolés ou avec pitié, alors que je me tenais la tête haute et que je restais forte. En vieillissant la situation de mon frère ne s'améliorait pas et comment expliquer le regard que ma mère portait à chaque fois qu'on se retrouvait à l'hôpital. Voir mon frère souffrir autant me brisait le coeur, j'aurais voulu pouvoir lui enlever tout ça, qu'il puisse profiter de la vie comme moi je le faisais, mais il était là cloué à son lit, impuissant et prisonnier de son corps. Pendant de nombreuses années ce fût extrêmement dur, mais je priais pour que tout finisse bien. Je refuserais de le voir partir de cette manière. Durant les derniers temps, il n'y a même pas de mots pour le décrire. C'était terriblement dur de le voir partir à petit feu. Je n'avais plus rien. Je l'ai vu partir alors que je n'ai rien pu faire pour l'aider. Aujourd'hui, il y a six ans que mon petit frère est mort. Et encore aujourd'hui j'ai l'impression que l'on m'a arrachée une partie de moi-même.

Winnie, Winnie?! J'ouvris les yeux pour apercevoir ma meilleure amie me regarder. T'es sûr que ça va? Oui, t'inquiètes, je dois y aller. En finissant mon lycée j'avais réussi à sensiblement passé au travers. Rendu à l'université se fût autre chose, parce que je n'avais aucunement envie de quitter Calabasas. J'étais devenue timide et réservée. C'était la période la plus difficile de ma vie. Lorsque mon frère était malade, en plus de le perdre lui, j'avais par la même occasion perdu tous mes amis, mon petit-ami. La porte de secours que j'avais trouver, le chant. Je ne me considérais pas être une personne choyée. Parce qu'en apparence j'avais beau tout avoir, je ressentais toujours ce vide en moi. Une fois diplômée et forcée par ma mère qui refusait de me voir enfermée vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans ma chambre, j'ai envoyé une demande à l'université de San Diego en chant.

C'était un terrain totalement inconnu ou je ne connaissais personne. Je me suis inscrite à différentes activités, comme le cheerleading que j'avais pratiquer au lycée, mais le niveau universitaire étant toujours beaucoup plus exigent. J'ai fini par me faire des amis et j'ai trouvé ma place ou ce qu'on peut en dire, sans vraiment savoir qui je suis, encore aujourd'hui je me cherche toujours autant...